Projets au sein de la Swiss Fungi Society

Découvrez nos activités liées à la culture des champignons

Culture de champignons gourmets et médicinaux

Nous cultivons une dizaine d’espèces de champignons gourmets et médicinaux.

L’objectif étant d’apporter de nouvelles espèces de champignons sur le marché suisse riches en composés bioactifs bénéfiques pour la santé.

L’utilisation ancestral de ces champignons est aujourd’hui mieux comprise grâce à l’identification des métabolites secondaires issue des programmes de recherches scientifiques.

Création d’un catalogue de souches de champignons

Nous créons une banque de souches de champignons (basidiomycètes et ascomycètes) pour satisfaire l’intérêt croissant de culture des champignons.

Ces souches sont mises sur le marché, principalement sous forme de seringues de culture liquide de mycélium pour permettre de s’initier à la culture des champignons sans équipement spécialisé.

Extraction des composés bioactifs (métabolites secondaires)

Nous exploitons différentes techniques pour extraire les molécules bioactives des champignons et du mycélium telles que la technique Sohxlet, par micro-onde, par ultrason, par double extraction.

A la fois les composés hydrophiles et lipophiles sont extraits à l’aide de solvants alimentaires. Aussi, l’utilisation de solvant eutectique profond est étudiée

Identification et quantification des composés bioactifs

Nous identifions les familles de molécules bioactives présentes dans les extraits de champignons et mycélium à l’aide de techniques spectroscopiques et chromatographiques.

La connaissance de la constitution et la concentration importe pour le dosage. Le criblage s’effectue principalement sur les flavonoïdes, terpénoïdes et alcaloïdes et la quantification peut s’effectuer à l’aide de biomolécules standards sélectionnées.

Culture de mycélium : Fermentation en milieu

liquide et solide

Nous cultivons du mycélium de basidiomycètes et ascomycètes à la fois en milieu liquide et solide. Nous étudions les différents types de grains en phase solide et cherchons à établir des corrélations entre la composition du milieu de croissance et le type de molécules bioactives synthétisés.

Le mycélium étant souvent aussi riche en métabolites secondaires que le champignon, nous le cultivons en phase liquide en variant les paramètres tels que milieu nutritif, le pH.

​Sélection de souches de mycètes à haut rendement

Nous sélectionnons les souches à haut rendement en clonant les spécimens présentant les meilleures caractéristiques recherchées grâce à notre maîtrise du développement des champignons des spores jusqu’au carpophores.

Ces derniers sont ensuite testés dans différents milieux de culture puis stocké pour un usage ultérieur.

Notre laboratoire de fungiculture

Raison d’être

Sur un nombre d’espèces de mycètes estimés récemment entre 2,2 et 3,8 millions (1), seules 120 000 sont aujourd’hui répertoriées, et environ une cinquantaine seulement sont cultivées. Au rythme actuel d’identification, il faudrait des milliers d’années pour répertorier et étudier toutes ces espèces. Par comparaison avec le règne végétal, sur un nombre de plantes connues d’environ 200 000, autant que 36 000 sont cultivés pour l’ornement, l’alimentation et les matériaux (2). Au vu de ces chiffres, il apparaît que le règne fongique reste totalement méconnu alors que le potentiel d’aide des mycètes pour résoudre les problèmes environnementaux et humains semble incommensurable. Il est urgent aujourd’hui d’encourager les institutions et le grand public à développer les connaissances en lien avec les mycètes afin de bénéficier de leur potentiel

Le pouvoir fascinant des mycètes provient de leur capacité à produire une myriade de molécules bioactives ayant par exemple des propriétés antibactériennes, antifongiques, antivirales, cette faculté a été développée au cours de leur évolution pour survivre dans un milieu naturel en perpétuel changement. Les mycètes peuvent être considérées comme de véritables micro-laboratoires de synthèse de molécules bioactives. Aussi, le véritable défi consiste à identifier les enzymes responsables de la production de ces métabolites en fonction des conditions de croissance. Le spectre de molécules synthétisé par le mycète dépend de son environnement et des autres organismes rencontrés. Ainsi ces prochaines années, un travail considérable combinant la pharmacologie, l’analyse chimique, la génétique, les techniques de culture est attendue pour étudier et classifier toutes ces nouvelles molécules bioactives.

Il convient aujourd’hui d’amorcer une recherche à grande échelle, les amateurs cultivateurs collectent des données sur les conditions de culture et les fournissent à des laboratoires ayant le matériel d’analyse des échantillons de leurs production. Ainsi une banque de données combinant les paramètres de culture avec les spectres de molécules bioactives produites permettra d’étudier le potentiel thérapeutique des mycètes. Un peu moins d’une centaine d’année, l’identification d’une molécule synthétisée par un mycète ayant des propriétés antibactériennes a permis de sauver des millions de vie, la pénicilline.

Hawksworth DL, Lücking R. Fungal Diversity Revisited: 2.2 to 3.8 Million Species. Microbiol Spectr. 2017 Jul;5(4). doi: 10.1128/microbiolspec.FUNK-0052-2016. PMID: 28752818

Khoshbakht, K., Hammer, K. How many plant species are cultivated?. Genet Resour Crop Evol 55, 925–928 (2008). https://doi.org/10.1007/s10722-008-9368-0

van der Heijden MG, Martin FM, Selosse MA, Sanders IR. Mycorrhizal ecology and evolution: the past, the present, and the future. New Phytol. 2015 Mar;205(4):1406-23. doi: 10.1111/nph.13288. Epub 2015 Feb 2. PMID: 25639293.

Bonfante, P., Genre, A. Mechanisms underlying beneficial plant–fungus interactions in mycorrhizal symbiosis. Nat Commun 1, 48 (2010). https://doi.org/10.1038/ncomms1046

Loron, C.C., François, C., Rainbird, R.H. et al. Early fungi from the Proterozoic era in Arctic Canada. Nature 570, 232–235 (2019). https://doi.org/10.1038/s41586-019-1217-0

Vision

Les activités liées aux mycètes vont croître ces prochaines années, en raison notamment :

  • des avancés scientifiques permettant d’isoler de nouvelles molécules bioactives synthétisées par les mycètes. Certaines de ces molécules présentent un grand potentiel pour des applications médicales.

  • de la prise de conscience d’une partie de plus en plus importante de la population de la nécessité d’avoir une alimentation saine et riche. Comme source de protéines, les champignons constituent une alternative à la viande, notamment par l’apport de protéines, de minéraux et de vitamines.

  • du potentiel important dans le domaine des sciences des matériaux (développement d’alternative écologique au cuir ou au plastique par la culture de mycélium.

  • de la capacité des mycètes à nettoyer, extraire, éliminer des éléments chimiques toxiques et nuisibles (mycoremédiation)

  • du potentiel de substitut aux pesticides et insecticides, en utilisant des mycètes, qui de manière sélectionnée protègent les plantes des insectes nuisibles (mycopesticides).

  • pour l’art de la microbiologie. Tant que l’intégrité du champignon est respectée, les nouvelles expériences ne sont limitées que par l’imagination.

  • pour explorer le comportement des systèmes complexes vivants fongiques microscopique. Les mycètes peuvent servir de modèles pour étudier, ce qu’on appelle les cerveaux liquides.

a table with a computer keyboard and a keyboard
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